Marie-Madeleine, Marie de Magdala, Marie de Béthanie, trois Marie ou une seule, c’était une autre façon de relire les Evangiles en ce samedi 30 janvier avec une guide du Musée de Grenoble et Isabelle Carlier du CTM (Centre théologique de Meylan). Car Marie-Madeleine est bien présente au Musée de Grenoble, nous ne le soupçonnions pas, sur bon nombre de tableaux de la Renaissance à la fin du 17ème siècle, la grande période de sa représentation. Nous avons très vite appris à la reconnaître grâce à ses attributs, son petit vase de parfum et sa longue chevelure blonde.
Chaque peintre peut souligner ou faire des rapprochements pleins de sens. Dans le tableau de Cesare Da Sesto (vers 1500), le regard d’amour au pied de la Croix que lance Marie de Magdala fait le lien avec le « Cantique des Cantiques ». Dans le jardin après la Résurrection sur le tableau du Véronèse (vers 1580), Jésus semble maintenir une distance avec Marie-Madeleine, plus tard ce geste chez Le Sueur (autour de 1650) pourra être compris comme un geste de bénédiction… Les différentes sensibilités religieuses de nos Eglises n’étaient pas non plus absentes de ce parcours. Voila le repas chez Simon, avec Marie de Béthanie, répandant le vase de parfum sur les pieds de Jésus pendant que les disciples sont attablés confortablement pour le repas : petit tableau intimiste et plein de vivacité d’Abraham Hondius (vers 1660), mélange du sacré et du profane des pays du Nord, loin de la tradition de la Contre Réforme. Au contraire dans la Grotte de la Sainte Baume où la tradition catholique la fait mourir, Marie-Madeleine dans un coin de ce paysage grandiose, nous fait méditer sur la mort et la repentance avec le crâne, symbole de la Vanité. Le Jansénisme n’est pas loin (Ecole de Le Brun vers 1690).
Cette visite s’inscrit dans le parcours « Art et Foi » proposé par le Centre oecuménique Saint-Marc, et animé par Joël Geiser pour l’EPUdG, Philippe Moignet pour l’Eglise catholique et deux artistes, un de chacune de nos communautés : Chantal Bert et Pierre Manivit. Dans cet atelier participatif, nous sommes tous invités à dire comment une image, une sculpture nous touche, peut nous permettre d’approfondir notre compréhension des écritures ou soutenir notre prière. Avec celui des Psaumes, Marie-Madeleine est l’un des thèmes choisis pour mieux approcher le lien possible entre les textes bibliques et les représentations qu’ont pu en faire les artistes.Il reste encore quelques mardis en « atelier » à St- Marc. Les animateurs aimeraient cette fois-ci que nous essayions à notre tour de traduire avec de l’argile ou de la peinture quelque chose de notre Foi. Vous êtes invités à nous rejoindre.
Marie-Anne Merland